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Ecrire en attendant
7 novembre 2007

Projet de naissance - 2

Pour continuer à préparer mon projet de naissance, j’ai besoin de revenir sur la naissance de mon petit ours, l’écrire pour y réfléchir.

J’ai des sentiments assez ambivalents vis-à-vis de mon premier accouchement. Pas de regret, car beaucoup d’éléments viennent argumenter dans le sens d’une naissance respectée, mais plutôt le sentiment d’avoir eu de la chance, mais de n’y être pour pas grand-chose. Pour cette prochaine naissance, j’ai avant tout envie d’y être et de réduire la part de « chance », donc de risque...

La toute première contraction de ma grossesse a eu lieu le 10 avril vers 6h du matin, alors qu’on était encore au lit. C’était dimanche. Elle m’a réveillée en douceur ; on avait fait un chouette câlin la veille au soir et je m’étais endormie en pensant que ça accélérerait peut-être les événements...

J’ai traîné un peu au lit puis on a pris un gros petit déjeuner avec des grandes tartines de pâte à tartiner au chocolat (je me doutais que je n’étais pas prête de me remplir l’estomac). On a encore traîné, j’ai préparé mes affaires car je n’avais pas vraiment fait la « valise » à l’avance. Et vers 10h, les contractions devenaient un peu plus rapprochées on a décidé de partir pour l’hôpital ; je me disais que c’était sûrement trop tôt, mais une petite inquiétude commençait à émerger avec la douleur des contractions et je ne savais plus bien ce que je devais faire.

A l’hôpital, on a été accueilli par une sage-femme qui m’a examiné et nous a confirmé que le travail avait bien commencé et qu’on pouvait rester. On s’est installé dans une chambre intermédiaire, la sage-femme a pris le temps de discuter un peu avec nous. Cette pièce était sombre, pas très gaie, elle devait permettre de bouger, prendre une douche mais en fait j’ai assez vite eu une prise de sang, (pour vérifier pour la énième fois mon groupe sanguin) un monitoring...

Le travail allait assez vite donc on s’est déplacé vers la salle d’accouchement avant midi. Cette pièce était grande et lumineuse, mais assez médicale. Je pouvais marcher mais au bout d’un moment j’en ai eu marre de tourner en rond, je me suis assise et suis restée assise très longtemps. Je n’arrivais pas à me concentrer pour lire. Je me souviens surtout de m’être ennuyée, de trouver le temps long, d’être bloquée dans cette pièce sans même pouvoir manger ou boire. Le futur papa s’ennuyait ferme aussi, lui il arrivait à lire mais sans grand-chose dans le ventre (le dimanche midi à l’hôpital, il n’y a pas grand choix...). On continuait les massages des jambes appris avec l’haptonomie pour soulager les contractions, mais le temps était long...

Je ne voulais pas de péridurale, mais dans l’après-midi quand la sage-femme venue prendre des nouvelles m’a annoncé qu’il y en avait encore pour quelques heures et m’a proposé le dérivé morphinique je l’ai accepté. Je n’avais pas très mal, les contractions étaient supportables avec les massages, mais le temps était tellement long encore et j’étais fatiguée.

C’est dans l’après-midi que j’ai commencé à m’éloigner du bébé je crois : j’étais fatiguée (affamée aussi), un peu inquiète sûrement et la morphine en a rajouté. Dès qu’une contraction un peu douloureuse arrivait j’appuyais sur le bouton. Après coup, je crois que ça n’a fait que ralentir le travail sans vraiment me reposer...

On était deux futures mamans cette après-midi là et quand l’autre bébé est né, la sage-femme et l’auxiliaire de puériculture sont venues et ont annoncé « on y va ». Pourquoi à ce moment là, pourquoi pas avant, pourquoi pas plus tard, je ne sais pas vraiment, elles avaient le temps sûrement. Tout s’est accéléré.

J’étais jusque là dans une situation d’attente, un peu dans le coton à cause de la morphine. La sage-femme et l’auxiliaire venaient régulièrement prendre des nouvelles, mais sans être intrusives, elles nous laissaient vraiment tranquilles. Mais à partir de ce moment, on m’a changé de position, pas complètement allongée, mais entre assise et allongée ; je n’avais plus le contrôle de grand-chose et je me suis éloignée un peu plus du bébé, peut-être pour me rapprocher de moi-même.

Pousser, je n’avais pas vraiment appris, pendant les cours d’haptonomie, on avait dû y passer cinq minutes ; j’étais un peu perdue entre ce qu’on me demandait, ce que je me souvenais d’avoir appris et ce que je sentais ou essayais de sentir...

Ce moment, juste avant la naissance, est chargé de moments très positifs et d’autres beaucoup moins. J’ai le sentiment d’avoir été respectée : cela a duré plus d’une heure et à aucun moment la sage-femme ne s’est impatientée, ne m’a menacé d’aller chercher un médecin, d’utiliser les forceps, mais a pris le temps qui était nécessaire. Ce temps là, j’en suis sûre, a aussi permis que je n’ai pas d’épisiotomie mais juste une toute petite déchirure (avec un premier bébé de 4kg né à l’hôpital, c’est plutôt exceptionnel). Elle m’a fait confiance et du coup, m’a donné confiance.

Mais, par contre, je suis restée frustrée par le manque d’explication autours de certains gestes, notamment une sonde urinaire placée sans prévenir (« je ne vous l’ai pas dit avant, ça empire les choses »).

Une fois mon petit ours arrivé, je n’ai que son souvenir et celui de la première tété. De retour dans le coton en fait, mais pas seulement positif car j’ai encore subi ce moment : toujours bloquée dans mon fauteuil, sans pouvoir manger. Et puis encore une frustration, je n’ai aucun souvenir de l’expulsion du placenta. Pas très grave c’est sûr, mais pourtant je suis persuadée d’avoir été privée d’informations...

Le fait d’avoir été accompagnée par une seule et même sage-femme de notre arrivée à la naissance était vraiment une chance, liée au dimanche et aux horaires, mais vraiment positif d’autant plus que le contact est vraiment bien passé et qu’elle est restée respectueuse de nos attentes, même si elle a parfois agit selon le protocole...

C’était long, mais écrire tout ça aujourd’hui m’a aussi permis de mettre l’accent sur les souvenirs qui restent, ce qui m’a frustré, déçu ou au contraire vraiment plu. Tiens, je crois que je vais demander le même exercice à papa ours, pour voir quels sont ses souvenirs à lui et finalement pourquoi lui aussi il souhaite une autre naissance.

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Commentaires
P
Ton récit me touche vraiment... Bravo d'exprimer aussi bien ta frustration, ça me parait si important. On écoute pas assez les femmes sur ce sujet là. perso, je garde moi-même un mauvais souvenir de mon accouchement, déclenché, qui a fini en césarienne d'urgence. Je pense que ton blog m'interesse car il me donne des pistes de réflexion pour jour ou le bb2 pointera son nez... alors merci encore
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